top of page
Est-ce que lutter contre un régime barbare mérite l’expulsion?

Djaber doit revenir! Bring back Djaber!

VIGILE DEVANT LES BUREAUX DU MINISTRE DE L'IMMIGRATION À OTTAWA

 

Ramenez Djaber chez lui !

Vendredi 22 août à 12h30
365, avenue Laurier Ouest (angle Kent)
Ottawa
 
Le 26 juin dernier, le militant iranien Djaber Kalibi a été forcé de quitter le Canada après que la Commission de l’immigration et du statut de réfugié eut ordonné son expulsion.

 

Après avoir vécu pendant neuf ans au Canada, Djaber Kalibi, 78 ans, s’est vu imposer une interdiction de territoire pour cause de «grande criminalité». Son «crime» ? Avoir soutenu la lutte contre le régime islamiste iranien il y a de ça une trentaine d’années alors qu’il vivait en France.

 

Djaber a consacré plus de 50 années de sa vie à lutter politiquement contre les régimes réactionnaires qui se sont succédé en Iran. Depuis les événements qui se sont produits il y a près de 30 ans, son dossier est irréprochable, en France comme au Canada. Il a refait sa vie ici, avec ses proches, et s’est parfaitement intégré dans la communauté.

 

La décision du ministère de la Sécurité publique d’interdire de territoire ce militant voué à la lutte contre un régime que le Canada considère par ailleurs comme illégitime et responsable de violations systématiques des droits de la personne est incompréhensible et odieuse !

 

Une requête a été déposée au ministre de l’Immigration Chris Alexander, qui est désormais le seul à pouvoir lever l’interdit et permettre à Djaber de rentrer chez lui, ici au Canada.

 

Le comité de solidarité de Djaber vous invite à participer à une vigile le 22 août à Ottawa pour exiger du ministre qu’il donne suite à cette demande, cela, dans les plus brefs délais !

 

Du transport sera disponible à partir de Montréal – contactez le comité à solidaritedjaber@gmail.com

 

Pour plus d’information sur la situation de Djaber, incluant des mises à jour et savoir comment l’appuyer : http://comitesoutien.wix.com/solidaritedjaber

 

 

Solidairement,

Le comité de soutien de Djaber

 

Compte-rendu de la décision finale concernant Djaber Kalibi

 

For english, click here.

 

En ce jeudi le 12 juin 2014, la Commission de l’immigration et du Statut de Réfugié a rendu sa décision finale concernant le bien connu militant contre la dictature en Iran, M. Djaber Kalibi. Le commissaire Louis Dubé a en effet reconnu ce dernier comme étant inadmissible sur le territoire canadien et a entériné l’avis d’expulsion qui pesait contre Djaber.

 

C’est en fonction de l’article 36 (1) (B) – selon lequel quiconque ayant été déclaré coupable, à l’extérieur du Canada, d’une infraction, qui, commise au Canada, constituerait une infraction à une loi fédérale punissable d’un emprisonnement maximal d’au moins dix ans (Voir Lois sur l’immigration et la protection des réfugiés http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/I-2.5/) – que Djaber est évincé du territoire. L’infraction en question remonte à des actes commis et punis en France dans les années 1980. Selon la décision, la réduction de la qualité de ce «crime» à celui de «délit» par la Court de cassation française, et l’octroie ultérieur de la citoyenneté à Djaber ne contreviennent pas non plus à l’équivalence nécessaire. 

 

Selon l’avocat Viken Artinian, cet avis d’expulsion devrait être effectif dans les 30 à 60 prochains jours. Par contre, la décision aujourd’hui rendue par Louis Dubé a écarté, faute de preuves tangibles, les clauses 34 (1) (b) et (c) selon lesquelles : est passible d’interdiction de territoire quiconque s’avère à «: b) être l’instigateur ou l’auteur d’actes visant au renversement d’un gouvernement par la force; b.1) se livrer à la subversion contre toute institution démocratique, au sens où cette expression s’entend au Canada; c) se livrer au terrorisme.»

 

L’abandon des clauses 34 (1) (b) et (c) demeure, selon Djaber, une victoire relative puisqu’elle démontre l’absurdité des accusations posées contre lui par le Ministère de la Sécurité Publique ainsi que le Ministère de l’Immigration et de la Citoyenneté. Djaber compte d’ailleurs s’adresser à la Section d’appel de l’immigration afin d’obtenir une exemption ministérielle qui annulerait l’avis d’éviction du territoire canadien. Il serait possible de s’appuyer sur certains arguments afin de faire valoir cette requête tel que le fait que les charges remontent à il y a de cela déjà 30 ans, que Djaber n’a depuis ce temps commis aucune offense légale ou juridique, qu’il a actuellement l’âge 78 ans et que le Canada considère officiellement le gouvernement Iranien comme dictatorial et violateur des droits humains. 

 

Quelques vingt personnes se sont rejointes devant le Complexe Guy-Favreau avant la commission afin d’offrir leur soutient à Djaber. Une courte réunion s’en est suivie dans le but de coordonner la requête d’exemption ministérielle. Le comité devrait d’ailleurs tenir une réunion dans la semaine à venir et élaborer un plan d’action plus élaboré. Certains facteurs familiaux, personnels et de santé pourraient inciter Djaber à quitter le Canada, mais cela n’empêcheront pas la mobilisation et les démarches de se poursuivre. 

 

Nous tenons, encore une fois, à remercier chaleureusement tous ceux et celles qui ont offert un appui, de près ou de loin, à Djaber Kalibi et sa famille.

 

Pour offrir votre aide, veuillez contacter : solidaritedjaber@gmail.com ou visiter le site http://comitesoutien.wix.com/solidaritedjaber

 

Sincèrement, 

 

Le Comité de Soutien contre l’expulsion de Djaber Kalibi.

 

 

LETTRE OUVERTE

Le gouvernement du Canada veut faire expulser un important intellectuel et militant contre la dictature islamique en Iran

La résistance à un régime autoritaire est-elle considérée comme un crime au Canada ? Il semble que oui, du moins dans certaines circonstances. Le gouvernement canadien, qui se présente pourtant comme un grand défenseur de la paix et de la démocratie dans le monde, a décidé de faire expulser un intellectuel et militant, Djaber Kalibi, qui a consacré sa vie à mettre fin au régime de terreur et à combattre la dictature dans son pays d’origine l’Iran.

 

Par un tel acte, c’est la lutte légitime d’un peuple contre un des régimes dictatoriaux des plus sanguinaires que le gouvernement canadien criminalise. Est-il besoin de rappeler que l’Iran est le deuxième pays au monde après la Chine où le taux de condamnations à mort est le plus élevé, où les mineurs sont également passibles de la peine capitale, où l’homosexualité est considérée comme un crime condamnable par la peine capitale, et où les pendaisons publiques sont encore monnaie courante ?       

À l'âge de 77 ans, après plus de huit ans de vie au Québec en compagnie de sa conjointe et de ses deux belles-filles, Djaber Kalibi est honteusement la cible d’une procédure d’expulsion vers la France et d’une interdiction de territoire commandée par le ministère de la sécurité publique. Ainsi, plutôt que de se voir à juste titre récompensé pour son engagement courageux et sans relâche contre la dictature islamiste dans son pays, on lui demande de plier bagage dans les délais les plus brefs sous prétexte que sa présence au Canada représenterait une quelconque menace pour la sécurité nationale. 

 

Selon le dossier communiqué on l'accuse d'avoir milité pour le renversement d’une des plus féroces dictatures en ce monde, sur la base d'une affaire survenue il y a plus de 27 ans sur le territoire français, pays qui lui a d'ailleurs accordé le statut de réfugié politique ainsi que la nationalité française. Djaber Kalibi faisait effectivement partie, à cette époque, d’une milice autonome de résistance visant à faire tomber le pouvoir des ayatollahs. Il fut arrêté et condamné à purger une peine de 4 années de prison pour possession d’armes et d’explosifs. Il ne niera jamais avoir soutenu la résistance démocratique dans son pays.

 

Cependant, la justice française a requalifié les accusations portées contre Djaber Kalibi de « délit Â» plutôt que de « crime Â» par un jugement de la Cour d’Appel de Paris. De plus, la Cour de Cassation, qui représente la plus haute instance de juridiction en France, a déclaré que M. Kalibi ne représentait aucune menace pour la sécurité du pays.

 

Mais bien plus que cela, le gouvernement canadien agit ici d’une manière tout à fait contradictoire en ne reconnaissant pas le droit de s’organiser et d’user des moyens nécessaires pour contrer un pouvoir qu’il a lui-même reconnu comme étant « la plus importante menace contre la paix globale et la sécurité mondiale Â» (John Baird, septembre 2012) Sur cette base, un Nelson Mandela devrait lui aussi être interdit de territoire pour avoir, dans le contexte de l’apartheid en Afrique du Sud, mené des actes de sabotage, ou encore un Jean Moulin, figure mythique de la résistance française, pour avoir lutté, les armes à la mains contre l’occupation nazie sous le régime de Vichy.

 

Compte tenu de l'âge vénérable de M. Kalibi et de sa situation familiale, il est inhumain de lui demander de quitter le Québec, où il se sent chez lui et où toute sa famille entretient des liens d’attachement forts, et ce,  sous des prétextes aussi insensibles qu’injustifiés.

 

Nous demandons au Gouvernement du Canada de revenir sur sa décision et d'autoriser M. Kalibi et sa famille à continuer à résider au Canada de façon permanente.

SIGNATAIRES

 

Michel Seymour, professeur de philosophie, UdeM

Eric Pineault, professeur de sociologie, UQAM

Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique, UQAM

Rachad Antonius, professeur de sociologie, UQAM

Yves-Marie Abraham, professeur, HEC Montréal

Martin Gallié, professeur,

département des sciences juridiques de l’UQAM

Elsa Galerand, professeure de sociologie, UQAM

Vincent Romani, professeur de science politique, UQAM

Geneviève Pages, professeure de science politique, UQAM

Hadi Qaederi, professeur de politique, Cégep de Maisonneuve

Marc-André Cyr, chargé de cours

au département de science politique, UQAM

Paul Eid, professeur de sociologie, UQAM

Jean-François Filion, professeur de sociologie, UQAM

Jean-François Côté, professeur de sociologie, UQAM

Marcelo Otero, professeur de sociologie, UQAM

Joan Sénéchal, professeure, cégep d’Ahuntsic

Richard Miron, Coordonnateur, l’En-Droit de Laval

Mélissa Blais, Chargée de cours, UQAM

Sandrine Ricci, chargée de cours et doctorante, UQAM

Marcos Ancelovici, professeur de sociologie, UQAM

Geneviève Chicoine, artiste

Michel Milot, professeur au collégial

Benoît Coutu, chargé de cours, UQAM

Michel Ratté, chargé de cours, UQAM

Rémi Bachand, professeur de droit international, UQAM

Edward Ou Jin Lee, chargé de cours, Université Concordia 

François Pizarro Noël, professeur associé et chargé de cours au département de sociologie, UQAM

Michel Lalonde, professeur de sociologie, Cégep du Vieux-Montréal

Photo : François Pesant, Le Devoir

COMMUNIQUÉ

 

C'est officiellement à cause de son opposition active au régime des Ayatollah que Djaber Kalibi est aujourd’hui menacé d'interdiction de territoire et d’une expulsion vers la France, après huit ans de vie à Montréal.

 

Djaber est un militant communiste maintenant âgé de 77 ans, reconnu mondialement pour son dévouement sans relâche dans la lutte contre les régimes dictatoriaux successifs en Iran. Il faut savoir que les forces de gauche et les communistes occupent une place prépondérante lors de la révolution qui vise à renverser le Shah d’Iran en 1979, et ce, dès les premières journées du mouvement. Cependant, l'instauration d'une république islamique, à la suite d'épisodes contre-révolutionnaires, entraînera une répression inouïe envers la gauche iranienne. La Chambre des communes du Canada a d'ailleurs récemment condamné le massacre de plusieurs milliers de prisonniers politiques iraniens en 1988, en le qualifiant de crime contre l'humanité, soit l’inculpation la plus grave dans le domaine du droit international.

 

En 1983, Djaber Kalibi est contraint de se réfugier en France, et continue à y mener des activités politiques contre le nouveau régime islamique en place en Iran. En 1986, il est arrêté par la police politique française sous prétexte d’avoir voulu organiser le renversement du gouvernement islamique par la force. Il est alors condamné à purger 4 ans de prison. À sa sortie, il est menacé d’expulsion par un arrêté du ministre de l’intérieur français de l’époque, arrêté qui est déclaré anticonstitutionnel par la cours de cassation, arguant que la présence de Djaber kalibi en territoire français ne représente aucun danger pour la sécurité nationale. Quelques années plus tard, après des campagnes politiques pour que cesse l'acharnement du ministère de l'immigration, l'État français est contraint de reconnaître que Djaber Kalibi n'a jamais constitué une menace à l'égard des intérêts de la France. Il finira d'ailleurs par obtenir la citoyenneté et un passeport français.

En 2005, Djaber Kalibi et sa famille choisissent d’emménager à Montréal. La famille s'intègre particulièrement bien au pays, y travaillent, tandis que leurs enfants poursuivent des études.

 

Malheureusement, après sept ans de procédures afin d'obtenir la résidence permanente, Djaber finit par recevoir un avis d'interdiction du territoire il y a un mois environ. On l'accuse, sous prétexte de son arrestation en 1986, d'être l'instigateur ou l'auteur d'actes visant au renversement d'un gouvernement par la force et de se livrer au terrorisme.

La charge retenue est absurde. Est-il seulement possible de renverser un régime autoritaire comme celui des Ayatollahs autrement que par la force? La mauvaise foi du gouvernement canadien, lorsqu’il qualifie du même souffle, le régime iranien et ceux qui s’y opposent de terroristes, est alarmante.

 

Si la France a accordé à Djaber Kalibi la citoyenneté, reconnaissant par là qu'il ne constituait d’aucune façon une menace pour le pays, quel prétexte peut bien invoquer le Canada pour arriver à une conclusion différente?

Mais, surtout, comment peut-on qualifier la présence au Canada de Djaber Kalibi, honnête travailleur, de préjudiciable à l'intérêt national alors que de nombreux individus peuvent venir en toute impunité à Montréal avec l'argent obtenu par la corruption et par leur collaboration avec le régime iranien?

 

En fait, en affirmant que la présence de Djaber Kalibi au Canada est préjudiciable à l'intérêt national, le gouvernement canadien est en train de carrément remettre en cause le droit de tout peuple de se révolter contre un gouvernement barbare tel que le régime islamique iranien. Quand on sait que le ministre des affaires étrangères du Canada a récemment félicité l’élection du nouveau président iranien, M. Rohani, il est à se demander si la présente expulsion visant Djaber Kalibi n’est pas partie prenante d’une stratégie globale de rapprochement avec le gouvernement islamique. Ce qui ne fait aucun doute est que les intérêts du Canada et de l'Iran, qui paraissent a priori si éloignés, semble parfaitement converger lorsqu'il est question d'un militant communiste notoire.

 

Le véritable crime de Djaber Kalibi aura été de s'opposer avec conviction à la fois contre la dictature du Shah et des islamistes, et d'avoir continué à faire de la politique malgré son statut d'immigrant. Maintenant, on veut le punir en l'expulsant vers la France à l'âge de 77 ans. On veut également punir sa conjointe, qui devra se séparer de ses enfants pour soutenir son mari âgé, et devra peiner à se retrouver un emploi, dans la cinquantaine, dans une France plongée en pleine crise économique.

 

Afin de défendre le droit de s'opposer politiquement, en tant que migrant, au sort réservé à son pays d'origine, nous devons tout faire pour que le ministère de l'immigration revienne sur sa décision et consente à accueillir Djaber Kalibi et sa famille ici à titre de résidents permanents.

 

Nous réclamons que justice soit faite pour Djaber au nom du droit à la résistance contre toute dictature !

 

  • Facebook Classic
bottom of page